La récente clôture des candidatures pour les élections présidentielles au Tchad, survenue deux semaines après le tragique assassinat de l’opposant Yaya Dillo, soulève des questions cruciales quant à la crédibilité et à la légitimité de ce processus électoral. Alors que les voix dissidentes sont réprimées, que les opposants sont persécutés et que la vérité sur l’assassinat de Monsieur Dillo est étouffée, peut-on sérieusement parler de démocratie dans ce contexte ?
Sur une vidéo poignante circulant sur les réseaux sociaux, les enfants de l’opposant assassiné expriment leur douleur et leur quête de vérité. « Pourquoi avez-vous tué notre père ? » demandent-ils au chef de la junte Mahamat kaka, qui reste étrangement silencieux, renforçant ainsi les suspicions qui pèsent sur lui.
La crédibilité des élections présidentielles est gravement compromise lorsque le processus est entaché par des actes de répression politique, d’intimidation et d’assassinats. Les opposants faire-valoir qui se présentent aujourd’hui ne font que légitimer la succession dynastique et consolider la dictature du fils Deby, après avoir toléré et accompagné le règne autoritaire de son père adoptif.
Peut-on sérieusement envisager que le chef de la junte, responsable de la répression sanglante de la jeunesse tchadienne, soit moralement et juridiquement légitime à diriger le Tchad ? Son incapacité à répondre aux aspirations démocratiques et à garantir les droits fondamentaux soulève des doutes légitimes sur sa capacité à gouverner.
Il est impératif de rappeler que ces élections ne sont qu’une farce, orchestrée d’avance par le despote qui contrôle l’organe chargé de l’organisation électorale et manipule la cour constitutionnelle et la cour suprême à son avantage. Rappelons que ces deux organes sont dirigés par ses affidés. Le peuple tchadien rejette cette mascarade et aspire à une véritable démocratie, fondée sur la justice, la dignité, la liberté et la souveraineté nationale.
La jeunesse tchadienne, en première ligne de cette lutte pour la démocratie, doit rejeter ces élections frauduleuses et continuer à se battre pour un changement véritable. Ensemble, avec les véritables forces de l’opposition, la société civile et les organisations syndicales nous devons définir une nouvelle approche pour une lutte concertée en faveur de la justice, de la liberté et de la dignité pour tous les Tchadiens.
Il est temps de faire entendre nos voix, de défendre nos droits et de refuser de nous soumettre à un despote et ses courtisans déguisés en démocrates. L’avenir du Tchad dépend de notre engagement et de notre détermination à construire un pays où règnent la concorde, la justice, la liberté et le respect des droits fondamentaux.
Adoum CHOUWIMI