Mettant à profit cette journée historique du 26 novembre, le Président du Cojep a livré ses sentiments au Magazine Panafricain Afrique Demain qui a fait le trajet Amsterdam-Accra-Abidjan avec lui et son staff.
Vous rentrez en Côte d’Ivoire après 12 années d’absence, que ressentez-vous?
En ce moment, aucun mot ne peut traduire avec exactitude le sentiment qui m’anime. C’est vrai que 12 ans après, je foule à nouveau le sol ivoirien. Je suis content de retrouver ce pays qui m’a tant manqué. Je suis content de retrouver les miens. Je suis content de retrouver mes camarades. En tout cas, c’est un sentiment de joie. Mais je ne peux pas non plus occulter le trauma que ce pays a subi. Je ne peux pas. Je pense à tous ces morts. Tous ces enfants que leurs parents ont enterrés brutalement. Tous ces blessés, toutes les victimes de cette crise. Donc à leur endroit, j’ai un mot de compassion. Aussi ne pas s’arrêter que sur la compassion, ce n’est pas le fait de l’action politique que tout cela est arrivé. Même si je n’en suis pas le coupable, notre responsabilité exige que nous puissions demander pardon à toutes les victimes. Le pardon apaise, libère. C’est pourquoi je demande pardon à toutes les victimes.
Pourquoi vous avez préféré passer par Accra en rentrant en Côte d’Ivoire ?
C’est une révision de l’histoire et c’est important de revivre ce chemin-là. Je suis parti d’ici en 2013 avec des menottes, mais aujourd’hui, nous sommes dans un salon d’honneur à Accra. je pense qu’une autre page s’ouvre et c’est symbolique. J’ai voulu passer par là, vivre ce moment-là. J’ai maintenant la preuve que c’est fini.
Des souvenirs de La Haye ?
Ce que je retiens de La Haye, c’est le soutien que j’ai eu de la part de mes compatriotes. Les autorités hollandaises sont très accueillantes. Mais leur système est trop dur. Tout le système, mais dans tous les cas, j’étais allé pour faire l’objet d’un procès. Il a eu lieu et je l’ai gagné. Je ne suis plus là-bas.