Si le Président ivoirien, Alassane Ouattara, avait trouvé un dauphin dans son entourage, en l’occurrence feu Amadou Gon Coulibaly, son homologue sénégalais qui n’a pas eu cette réussite, a fait dans la real-politik et réchauffé ses relations avec son ex-allié, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck qui, avec 25%, se classait deuxième de la dernière Présidentielle dont il contestait les résultats déclarant Macky Sall vainqueur et réclamait un second tour. Toujours est-il que le Président Sall a mis à profit tous les gages de sécurité pour avoir le leader de Rewmi à ses côtés, faisant fi des moues de désapprobation des militants de la première heure de son parti, l’Alliance pour la République (Apr). Pour ce faire, Macky Sall s’est déplacé, souvent de nuit, pour rendre visite à Idrissa Seck au quartier résidentiel de Fann. Rares étaient ses proches au parfum des tractations entre les deux personnalités. Seuls son épouse et son homme de confiance, le député Farba Ngom, étaient dans le secret de ces entrevues qui, à coup sûr, traduisent un nouveau cap dans la trajectoire de la pensée politique du Président Sall.
En effet, il reconnaîtrait ainsi que ses hommes ne peuvent affronter Idrissa Seck, Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Karim Wade…à la présidentielle de 2024. De plus, il craindrait que le leader de Rewmi, solidement ancré à Thiès et assuré de l’électorat mouride, ne lui succède au Palais et déclenche des poursuites judiciaires contre des membres de sa famille et qui pourraient même ne pas l’épargner. Le Président Sall aurait donc conclu des accords solides avec le leader de Rewmi en contrepartie d’une immunité totale, sa famille sociale et politique avec lui, après 2024. Idrissa Seck est donc parti pour être le candidat déclaré de l’alliance Apr-Rewmi en 2024.
