AMADOU BA CHOISI DAUPHIN: Macky ne fait pas l’unanimité

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C’est finalement le Premier ministre, Amadou Bâ, qui est candidaté par le Président Macky Sall pour la présidentielle de février 2024. Un choix douloureux, dont l’annonce a été moult fois reportée en raison de dissensions notées au sein de l’Alliance pour la république (Apr). L’annonce du 9 septembre n’a pas surpris certains analystes politiques, d’avis que le Pm Amadou Bâ est l’un des rares pontes de l’Apr qui peut revendiquer un bastion électoral dans la région de Dakar, sa base politique des Parcelles assainies. Dans l’opinion publique, il est perçu comme calme et loyal en amitié, n’a jamais fait de déclaration de trop pour prendre position dans la crise politico-judiciaire que traverse le pays avec l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko pour des faits criminels, dont «atteinte à la sûreté de l’Etat». Une attitude que ses détracteurs avaient utilisée pour le mettre en mal avec le Président Sall, en le désignant comme non seulement un proche de Ousmane Sonko, dont il était le patron à la Direction générale des impôts et domaines (Dgid), mais aussi un financier et une source au sein de l’appareil étatique pour l’opposant. Ce qui avait payé, le Président Sall l’ayant mis sur la touche durant deux ans avant de le rappeler à ses côtés.  

Avantages et inconvénients

Sans envergure nationale, le Pm Ba n’est pas bien connu à l’intérieur du pays. Cela leste l’analyse selon laquelle le Président Sall n’a pas trop misé sur lui qu’il n’a pas choisi comme directeur de campagne lors des Législatives. Ce qui lui aurait permis de communier avec le reste du pays en perspective de la présidentielle de février 2024. A cinq (5) mois de cette joute, il ne pourra mailler les 14 régions du Sénégal. Aussi devra-t-il compter sur les responsables politiques de l’Apr. Lui apporteront-ils tous leur soutien ? Le choix porté sur lui ne fait pas l’unanimité au sein de l’Apr dont Aly Ngouille Ndiaye, ex ministre de l’Agriculture, candidat à la succession du Président Sall, a claqué la porte quelques minutes après la désignation de Amadou Bâ comme dauphin. Il n’est pas le seul. Le cas du président du Conseil économique social et environnemental (Cese), Abdoulaye Daouda Diallo, pas du tout un fan de Amadou Bâ, est à méditer. Choix de cœur du Président Sall, vu leurs franches relations amicales qui lui avaient valu une longue traversée du désert sous Me Wade. Licencié alors de la Direction générale de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), ADD, retourné à son corps d’origine, la Dgid, sous le Dg Amadou Bâ qui l’avait mis au frais. Une mise au frais qui ne réchauffe pas les liens entre les deux sommités aperistes. Le temps qu’il a mis avant de manifester son soutien à Amadou Bâ dit clairement que le choix du Président Sall ne l’agrée pas. Ex Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc), Mame Boye Diao, candidat déclaré, assume son opposition au choix du Président Sall.

Silences assourdissants 

Ces têtes ne sont que la partie visible de l’iceberg. L’invisible reste une équation : l’ancien ministre de la Santé et ex-maire de Yoff, Abdoulaye Diouf Sarr, accuse le Pm Ba d’avoir sabordé sa campagne lors des élections municipales. L’ancien maire de Yoff ne prendra-t-il pas sa revanche en refusant de mouiller le maillot ? Et quid des frustrés de l’Apr qui, durant 12 ans, ont été laissés à la périphérie.

Passif du Président Sall

En termes de bilan, personne n’ose méconnaître que le Président Macky Sall a changé le visage du Sénégal en 12 ans. Des kilomètres de goudron ont rallongé le réseau routier du Sénégal avec la construction de nouvelles autoroutes, des autoponts, du Pont de Farafégné, du Pont Sénégal-Gambie…Même si le coût desdites infrastructures interroge, il laisse le pays avec des acquis modernes. N’empêche, le Président Sall a beaucoup perdu en termes d’électeurs, comme l’attestent les dernières élections législatives et municipales, avec la percée de l’opposition sous la houlette du chef de l’ex-Pastef, Ousmane Sonko. Benno Bokk Yakaar a été battue dans des régions stratégiques, comme Dakar, Thiès, Ziguinchor. Et le contentieux judiciaire de Ousmane Sonko, adulé par une bonne partie de la jeunesse, risque de peser sur la présidentielle de 2024. Amadou Bâ sera perçu comme Macky sans Macky. Afrique Demain

2 Commentaires

  1. Macky Sall n’est pas Amadou Ba, nul n’ose dire que Macky n’a pas fait de bonnes choses, mais on ne peut pas choisir au sénégalais, tout comme l’Apr aussi ils ont du mal à avoir un candidat qui fait l’unanimité au sein du partie, tout le monde ne peut pas être d’accord avec le choix du président Macky sall.

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