Amnesty International accuse les rebelles du M23 en RDC de possibles crimes de guerre

27

L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a accusé les rebelles du M23 qui combattent dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) de possibles crimes de guerre.

Dans un rapport publié mardi, il affirme que les militants soutenus par le Rwanda sont responsables du meurtre, de la torture et de la disparition forcée de détenus civils dans les zones sous son contrôle.

L’ONG a déclaré que ces graves abus violent le droit international humanitaire et peuvent constituer des crimes de guerre.

Le conflit qui dure depuis des décennies dans l’est du Congo s’est intensifié en janvier, lorsque les rebelles du M23 ont entamé une avancée rapide.

Ils ont pris le contrôle de vastes territoires dans la région, notamment la ville stratégique de Goma, dans la province du Nord-Kivu, puis de Bukavu en février.

Amnesty indique avoir interrogé plus tôt cette année 18 anciens détenus dans les deux villes, dont 9 avaient été torturés par des combattants du M23.

Les civils ont déclaré avoir été accusés de soutenir l’armée ou le gouvernement congolais, mais que les rebelles n’avaient fourni aucune preuve. Certains n’ont pas été informés des raisons de leur détention.

Huit détenus ont déclaré avoir vu leurs codétenus mourir en détention, probablement à cause de la torture et des conditions de détention difficiles.

Ils ont déclaré que des centaines de personnes étaient détenues dans des cellules surpeuplées et insalubres, sans nourriture, eau, installations sanitaires ni soins de santé suffisants.

La plupart d’entre eux ont été détenus au secret et se sont vu refuser l’accès à leur famille et à leurs avocats.

Amnesty appelle le M23 à libérer immédiatement les civils détenus arbitrairement et a déclaré que le groupe rebelle devrait traiter les prisonniers avec humanité et leur donner accès à des avocats et à leurs familles.

Des centaines de civils ont été tués lors d’affrontements entre les rebelles du M23 et les forces armées à Goma. Ces combats ont forcé plus de 1,7 million de personnes à fuir leur foyer au Nord-Kivu.

Le M23 est l’un des quelque 100 groupes armés qui se disputent une place dans l’est de la RDC, riche en minéraux, dans un conflit qui a créé l’une des crises humanitaires les plus importantes au monde.

Bien que l’armée congolaise et le M23 aient convenu de travailler à une trêve le mois dernier, les combats entre les deux camps se poursuivent.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici