Des dizaines de soldats et de supplétifs de l’armée ont été tués lundi dans deux attaques de jihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, a appris mardi l’AFP de sources sécuritaires qui n’étaient pas dans un premier temps en mesure de donner de chiffre précis.
« Des groupes terroristes ont attaqué le village de Noaka » dans la région du Centre-nord, « ciblant principalement les VDP », des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l’armée) selon une source sécuritaire qui a précisé que, lundi également, « une autre attaque a visé une unité militaire de retour d’une mission d’escorte tombée dans une embuscade à hauteur de Kourao, sur l’axe Djibo-Kongoussi », dans la région du Sahel (nord).
« Malheureusement, on enregistre plusieurs dizaines de morts, des soldats et des volontaires », a-t-elle ajouté, ce qu’a confirmé un responsable local des VDP.
« On a perdu des dizaines d’hommes à Noaka et plusieurs sont blessés », a-t-il précisé à l’AFP. « Plusieurs autres combattants sont toujours portés disparus », selon lui. Il a affirmé qu’un « bilan précis sera communiqué ultérieurement par le commandement ».
Selon un habitant de la zone, « c’est un massacre qui a eu lieu à Noaka », estimant à « une trentaine » le nombre de VDP tués lors de cette seule attaque et évoquant de « nombreux blessés ». « Les vaillants combattants, appuyés par l’armée, ont permis d’infliger également une lourde perte aux assaillants », a-t-il ajouté, parlant également de « plusieurs motocyclettes et d’armement récupérés ».
« La riposte des éléments a permis de neutraliser une quarantaine de terroristes. Des opérations de sécurisation et de ratissage sont en cours dans ces zones », selon une autre source sécuritaire.
Le responsable local des VDP a également indiqué qu’une autre attaque de moindre envergure s’était produite lundi à Gayeri, dans la province de la Komondjari (est), tuant quatre supplétifs de l’armée.
Les populations de Tanwalbougou (est) avaient manifesté le même jour face à la recrudescence des attaques jihadistes, appelant à un ravitaillement de leur localité sous blocus des groupes armés depuis plusieurs semaines, selon des habitants.
Le Burkina est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières.
Les violences ont fait depuis huit ans plus de 10.000 morts, civils et militaires, selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés internes.
Le pays est dirigé depuis septembre dernier par une junte militaire avec le capitaine Ibrahim Traoré à sa tête, arrivé au pouvoir après un coup d’Etat, le deuxième en huit mois.