Depuis sa nommination, Succès Masra nous a habitués aux effets d’anonces sans aucun effet réel sur le quotidien du Tchadien lambda.
Dès sa prise de fonction, il fait une publication tonitruante sur le site de la primature, pour demander à ceux qui veulent rejoindre son cabinet d’envoyer leurs CV à travers un lien web comme si la primature venait d’être créée avec sa nomination. Il ne prendra même pas le soin de se référer au processus de dotation en personnel c’est-à-dire fixer les objectifs de son organisation, évaluer le besoin en personnel de la primature, faire une description des postes…
Après s’être rendu compte de cette bourde, cette annonce a été purement et simplement rétirée du site et les données récoltées ont été écrasées dans un silence gênant.
Notre brillant économiste qui était capable, lorsqu’il était opposant, de créer des emplois juste en réduisant la taille du gouvernement, nous annonce avec fracas, qu’il rénonce à 100% à son salaire.
Dans quelle école d’économie recommande-t-on au premier responsable de renoncer à son salaire pour améliorer la situation économique du pays?
Pour résoudre les problèmes de l’éducation notre génie nous propose ni plus ni moins de consacrer 2h de son temps pour enseigner chaque samedi. Nous avons suivi son show au lycée Félix Éboué et depuis lors il est passé à l’humiliation en direct des enseignants.
C’était au cours d’une cérémonie, «Cheques Céréales», organisée ce vendredi 23 février, où Masra remet à cinq enseignants un chèque et un sac de riz à chacun.
J’ai trouvé cela tellement humiliant pour ces humbles pères et mères de famille, qui se font passer à la Télé Tchad et dans un live de la primature suivi dans le monde entier, en train de recevoir un sac de riz et un chèque qui ne peut être troqué seulement avec un sac de céréale. Leurs enfants seront bien heureux de voir leurs parents dans une posture n’est-ce pas M. le premier ministre ?
Sous d’autres cieux, les enseignants ont été honorés en leur accordant des parcelles et des logements décents mais jamais dans aucun pays je n’ai vu un enseignant se voir offrir un sac de riz lors d’une cérémonie présidée par un premier ministre d’un Etat. Même pas au Burundi!
Tel que indiqué dans le titre de mon article, Masra est dans les effets d’annonce, dans la communication constamment, affichant le sourire-marketing de circonstance en permanence, la posture bien droite, son image importe plus que tout.
Juste avant de terminer, je voudrais rappeller aux uns et aux autres qu’un effet d’annonce est un discours politique qui laisse entendre la résolution des problèmes alors que celle-ci dépend de nombreux facteurs sur lesquels l’orateur n’a pas toutes les possibilités d’action.
Un indigné