En Uruguay, la moitié de la population n’a plus d’eau potable et reproche à Google de vouloir « piller » les dernières gouttes

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Alors que les habitants de Montevideo se contentent depuis des semaines d’une eau salée et nauséabonde, la multinationale souhaite installer un centre de données qui nécessiterait des millions de litres d’eau par jour.

Plus de la moitié des 3,5 millions d’habitants de l’Uruguay n’ont plus accès à de l’eau potable depuis des mois. Sous l’effet du changement climatique, le pays connaît actuellement sa plus grave sécheresse depuis 74 ans, et le principal réservoir d’eau de Paso Severino, situé à 80 km de la capitale Montevideo, est désormais rempli à moins de 2 %.

Mais alors que les habitants doivent se contenter d’eau saumâtre pour vivre, Google envisage de construire un centre de données qui nécessiterait des millions de litres d’eau par jour. Un projet qui suscite la colère noire des Uruguayens. Face à cette crise, le 19 juin dernier, le gouvernement a déclaré « l’état d’urgence » sur les ressources hydriques. Et depuis le début de l’année, pour pallier la pénurie, l’entreprise publique de distribution d’eau (OSE) ajoute progressivement de l’eau salée à l’eau douce provenant de l’estuaire du Rio de la Plata. Les habitants se plaignent d’une eau « nauséabonde », bien trop salée, qui use les appareils ménagers, et qui est pratiquement imbuvable. « Lorsque vous vous brossez les dents, c’est affreux, vous pouvez sentir le goût de l’eau salée », a raconté à l’Agence France presse Isabel Moreira, 73 ans, obligée d’acheter de l’eau en bouteille pour préparer son maté, une infusion typique à base de plantes, dans sa maison de Montevideo. Les habitants de Montevideo partagent également quotidiennement sur les réseaux sociaux des vidéos de l’eau marron qui sort de leur robinet.

Manifestations pour la « défense » de l’eau

Début mai, le mélange avait déjà atteint les niveaux maximaux de sodium et de chlorures recommandés par l’Organisation mondiale de la santé, et les normes ont désormais été largement dépassées, rappelle The Guardian. Malgré tout, les autorités ont continué d’affirmer que boire cette eau était peu risqué pour la santé pour la grande majorité des Uruguayens.

La ministre de la Santé publique, Karina Rando, a de nombreuses fois affirmé sur Twitter que l’eau du robinet de Montevideo était « saine, sauf pour certaines populations ». « Les femmes enceintes et les personnes souffrant d’hypertension artérielle (près d’un tiers de la population uruguayenne selon l’Organisation mondiale de la santé, ndlr) ainsi que les personnes souffrant de maladies rénales chroniques, de problèmes cardiaques et hépatiques devraient l’éviter », a-t-elle tout même pris la peine de préciser. Déplorant le manque de transparence du gouvernement et l’absence d’investissements dans les réservoirs d’eau douce, des manifestants avaient pris à partie fin juin le président du pays, Luis Lacalle Pou, en réclamant « de l’eau pour le peuple », rapporte le quotidien El Pais. Le HuffPost

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