Comment est née l’idée de ce projet d’écriture sur les « Stigmates lexicaux de la traite négrière en Côte d’Ivoire » ?
Merci cher frère M. Edjangué, pour l’intérêt que vous accordez à notre histoire, l’histoire de l’ Afrique. Vous savez que c’est en 1994 que l’Unesco a implémenté le projet de la « Route de l’Esclave » devenu aujourd’hui le projet des « Personnes mises en esclavage ». L’Unesco avait demandé à chaque pays impacté de prendre sa part dans le projet. Les pays voisins à la Côte d’Ivoire ont répondu à l’appel et la Côte d’Ivoire, sous l’impulsion du Ministre de la Culture, de l’époque, M. Maurice Kouakou Bandaman (aujourd’hui Ambassadeur de la Côte d’Ivoire en France, ndlr), a commencé également à s’investir dans le projet.
Un Comité scientifique a été mis sur pied dont vous êtes membre. Quelle est l’ambition de ce comité ?
Je suis effectivement membre du comité scientifique de ce projet. Et comme tel, notre mission c’est d’essayer de faire des productions scientifiques. J’ai écrit ce livre pour démontrer du point de vue linguistique, en prenant à témoin le système linguistique endogène, comment est-ce l’esclavage a impacté nos populations, nos peuples et nos vies.
Votre livre sera certainement présent lors de la prochaine édition du Salon du livre africain de Paris, du 14 au 16 mars 2025, à la Halle des Blancs Manteaux, dans le 4ème arrondissement. Qu’en attendez-vous ?
Je serais très heureux de participer à ce salon, pour faire connaître ce livre et montrer à la face du monde que la Côte d’Ivoire a été impactée par l’esclavage. Nous en avons des preuves scientifiques, preuves cartésiennes, en prenant à témoin le système linguistique endogène, du point de vue des empreintes au niveau lexical, des empreintes au niveau de la toponymie, au niveau de l’onomastique et même au niveau de l’hydronymie.
Recueilli à San Pédro-Abidjan par J.C. Edjangué