Dans un récit digne des tragédies antiques, Yaya Dillo, ce titan insoumis de la politique tchadienne, a rencontré son destin sous le feu des hommes du chef de la junte, Mahamat Abdramane Bardomi.
Président du Parti Socialiste sans Frontières (PSF), Dillo a été fauché le 28 février 2024, un jour dont l’ironie qui n’a d’égale que la cruauté, car sa mère avait été arrachée à la vie par ces mêmes bourreaux trois ans plus tôt, le 28 février 2021.
Ce fervent défenseur des opprimés, ce fils du pays zaghawa, a été abattu lors de l’attaque impitoyable contre le siège de son parti, orchestrée par les sinistres
Forces d’Intervention Rapide (FIR), la nouvelle milice du pouvoir.
Mais qui est réellement ce chef de la junte, ce Mahamat Abdramane Bardomi, si ce n’est un imposteur masqué derrière le voile de l’autorité ? On murmure que son sang ne coule pas dans les veines de l’illustre Idriss Deby, ni zaghawa ni par son père ni par sa mère. Ses racines, enfouies dans les sables brûlants du Borkou et du nord Kanem, le lien à l’ethnie gorane, cette même ethnie dont est issu l’ancien président Hissein Habré.
Et que dire de Yaya Dillo, cet héritier rebelle, ce fils prodigue de la nation, dont le parcours politique tumultueux a été marqué par l’insoumission à l’arbitraire et à l’injustice. Tour à tour, il a créé le SCUD en 2007 combattu aux côtés des rebelles de l’UFR avant de rejoindre les rangs de son oncle Deby, seulement pour
être rejeté et ostracisé pour avoir osé dénoncer les malversations de l’entourage présidentiel.
Son meurtre brutal ne laisse aucun doute sur les intentions perfides qui animent les coulisses du pouvoir. Mahamat Bardomi, ce tyran en herbe, cherche à effacer les vestiges de l’ancien règne, à éliminer les témoins gênants de la vérité sur la mort mystérieuse d’Idriss Deby.
Mais la mort de Dillo ne reste pas sans conséquence. Des nuages sombres se profilent à l’horizon, des hommes armés se rassemblent à l’est, prêts à défendre leur martyr. La vendetta, cette loi ancestrale du désert, menace de plonger le pays dans un chaos sans précédent.
Dans cette lutte acharnée pour le pouvoir, c’est toujours le peuple qui souffre, écrasé sous le poids des éléphants en furie. Que Dieu protège la population innocente privée de liberté et victime de l’injustice. Que l’âme intrépide de Yaya Dillo repose en paix dans l’éternité du paradis.
Un Indigné