Portée discursive: Ousmane Sonko préside-t-il toujours la rue ?

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Quand celui qu’il considère comme son adversaire le plus farouche invite au Dialogue, lui incite à l’insurrection. L’un c’est Macky Sall, l’autre c’est Ousmane Sonko. Le calme noté dans toutes les capitales régionales du Sénégal, après le procès de Sonko n’est-ce pas synonyme d’un mépris de la part des Sénégalais contre le leader de Pastef-les patriotes ? Ne l’a-t-il pas lui-même compris pour s’être réfugié à Ziguinchor, la ville dont il est le maire ?

Les convocations de Sonko au Tribunal de Dakar ont toujours été sources d’affrontements entre forces de l’ordre et jeunes aussi bien sur le chemin du Palais de justice que dans certains coins névralgiques de la capitale. Toutefois, cela ne semble plus le cas. Lors du procès Sonko/Adji Sarr, aucune manif dans tout le Sénégal, hormis les affrontements entre les Fds et des jeunes qui s’étaient constitués en boucliers devant son domicile ziguinchorois. Même le lourd réquisitoire du parquet -dix (10) ans de prison contre lui- et le délibéré attendu ce jeudi 1er juin, n’ont sorti ses affidés dans les rues. Vendredi dernier, à la fin du procès dont il a été jugé par contumace, il avait initié une «Caravane de la liberté» de Ziguinchor vers Dakar pour, disait-il, déloger le Président Sall du Palais. Il n’a pu apparaître qu’à Kolda avant d’être arrêté par la gendarmerie et calmement déposé chez lui. Là non plus aucune manif de soutien ni trouble de contestation de la part de ses sympathisants et autres militants. Seuls des appels sur les réseaux sociaux de pastéfiens de la Diaspora ont été ouÏs. Brûlés, deux bus de DDD, société de transport public et des voitures garées devant chez deux ministres dénotent un changement de stratégie qui sonne le la du désistement de ceux qui envahissaient les rues et cassaient des biens publics et privés.

C’est dire politique, pour Ousmane Sonko, rime avec violence, injure, saccage… On aura beau remonter l’histoire politique du Sénégal, on ne verra jamais un tel niveau de violence, une telle vocation à appeler les jeunes à investir la rue pour détruire, injurier et incendier. Un tel discours ne passe plus dans ce Sénégal, pays à la religiosité pacifiste où les sermons des guides confrériques et autres imams et prêches cléricaux semblent mieux écoutés. Un glissement sémantique qui coïncide avec un changement de stratégie des affidés de Sonko qui ciblent désormais des maisons de ministres et autres personnalités publiques.

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