Les garde-côtes américains avaient annoncé ce 22 juin qu’un « champ de débris » avait été localisé dans la zone de recherche près du Titanic.
TITANIC – Après des jours de recherches et de suspens, l’espoir prend fin. Les cinq passagers du submersible recherché dans l’Atlantique sont morts, a annoncé OceanGate, organisatrice de l’expédition, dans un communiqué. Une information confirmée par les gardes-côtes américains quelques minutes plus tard.
« Nous estimons à présent que notre patron Stockton Rush, Shahzada Dawood et de son fils Suleman, Hamish Harding et Paul-Henri Nargeolet sont malheureusement morts », a indiqué la société dans un communiqué.
Les débris du submersible retrouvés près de l’épave du Titanic correspondent à une « implosion catastrophique » de l’appareil, ont déclaré jeudi les garde-côtes américains lors d’un point presse depuis Boston.
« Le champ de débris est compatible avec une implosion catastrophique du navire », a déclaré le contre-amiral John Mauger, peu après l’annonce de la mort des cinq passagers.
Les garde-côtes américains ont annoncé plus tôt dans la journée sur Twitter qu’un « champ de débris » avait été localisé « dans la zone de recherche par un ROV (Remotely Operated Vehicle, soit engin téléguidé, ndlr) près du Titanic » , le célébrissime paquebot de croisière qui avait sombré il y a 111 ans au large des États-Unis et du Canada.
Des bruits sous l’eau avaient suscité l’espoir
Les secouristes avaient évalué à 11:08 GMT (13h heure de Paris) ce jeudi l’heure à laquelle les passagers pourraient se trouver à court d’oxygène à bord du Titan, petit explorateur en eaux profondes de l’entreprise privée américaine OceanGate Expeditions. Porté disparu depuis dimanche, l’engin disposait d’une autonomie théorique de 96 heures en plongée.
L’annonce mercredi de la détection de bruits sous l’eau par des avions P-3 canadiens a suscité de l’espoir et orienté l’armada multinationale de sauveteurs dépêchés sur place, sans que l’origine des bruits ne soit déterminée.
Surveillance aérienne à l’aide d’avions C-130 ou P3, navires dotés de robots sous-marins : les moyens déployés notamment par les armées américaine et canadienne avaient continué jeudi d’arriver sur le site où est stationné le Polar Prince, le navire duquel est parti le submersible Titan.
Contact coupé moins de deux heures après le départ du Titan
L’Atalante, un navire de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), était arrivé sur place tôt jeudi, a annoncé l’institut. Il est doté d’un robot, le ROV Victor 6000, capable de plonger jusqu’à l’épave du Titanic qui gît par près de 4.000 mètres de fond.
Le Victor 6000 était le « principal espoir » pour une opération de secours sous-marine, avait déclaré aux journalistes Rob Larter, un expert du British Antarctic Survey (un organisme britannique de recherche basé à Cambridge). La zone de recherches en surface s’étendait sur 20.000 kilomètres carrés.
Le Titan, long d’environ 6,5 mètres, a plongé dimanche et devait refaire surface sept heures plus tard mais le contact a été perdu moins de deux heures après son départ. Mardi midi, les garde-côtes américains avaient prévenu qu’il restait « environ 40 heures d’air respirable » à bord.
Négligences potentielles
Depuis le début des recherches, des informations mettant en cause OceanGate sont dévoilées sur de possibles négligences techniques de l’appareil de tourisme sous-marin. Une plainte de 2018 consultée par l’AFP indique qu’un ex-dirigeant de la compagnie, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du submersible.
Selon cet ancien directeur des opérations marines, un hublot à l’avant de l’appareil a été conçu pour résister à la pression subie à 1.300 m de profondeur et non à 4.000 m.
Le patron d’OceanGate, l’Américain Stockton Rush, est à bord, aux côtés d’un richissime homme d’affaires britannique, Hamish Harding (58 ans), de l’ancien plongeur et militaire de la marine, le Français Paul-Henri Nargeolet (77 ans) — surnommé « M. Titanic » –, et du magnat pakistanais Shahzada Dawood (48 ans) et de son fils Suleman (19 ans) — tous deux ayant également la nationalité britannique. Pour 250.000 dollars la place, ils se sont engagés dans une exploration des restes de ce qui fut l’une des plus grandes catastrophes maritimes du XXe siècle. Le Titanic a fait naufrage lors de son voyage inaugural en avril 1912, après avoir percuté un iceberg, provoquant la mort de près de 1.500 passagers et membres d’équipage. Depuis la découverte de l’épave en 1985, scientifiques, chercheurs de trésors et riches touristes lui rendent visite, entretenant ainsi le mythe. Le HuffPost